1. Le concept de raison est polysémique et rassemble plusieurs expressions qui renvoient à des idées distinctes, mais reliées. Avoir raison signifie que notre jugement est correct, en accord avec la vérité ou les faits. Avoir ses raisons désigne la justification personnelle, même si celle-ci est subjective et difficilement communicable à autrui. Être rationnel renvoie à l’aptitude à organiser ses pensées et actions en fonction de principes logiques et démontrables, tandis qu’être raisonnable implique une capacité à être mesuré, à ne pas suivre aveuglément ses impulsions ou passions. Enfin, avoir une raison d’être se rapporte au fait d’avoir une finalité ou un but. Ces expressions montrent la richesse du concept de raison, qui peut à la fois référer à la justesse, au sens, à la méthode ou encore à la finalité.
  2. Le problème philosophique du nominalisme se pose à partir de cette diversité de sens. Si l'on adopte une perspective nominaliste, on considère que le concept de "raison" n’est qu’un nom, une étiquette commode pour regrouper différents éléments qui n'ont rien de nécessairement commun en eux, si ce n’est le mot que nous utilisons pour les désigner. Pour un nominaliste, il n'y aurait pas de réalité sous-jacente commune à toutes les expressions de la raison — elles ne partagent que le nom que nous leur donnons, sans unité essentielle. Par exemple, être raisonnable et avoir ses raisons ne seraient pas liés par une même essence, mais seulement regroupés par convention. Cette approche remet en question la pertinence des concepts en philosophie et suggère qu'il n'existe que des individus singuliers et des termes généraux que nous utilisons pour les nommer. Contre le nominalisme, le réalisme oppose que les concepts ne sont pas de simples conventions, mais qu'ils renvoient à des réalités objectives. Pour un réaliste, le concept de "raison" possède une essence qui est présente dans chacune de ses manifestations. Ainsi, être raisonnable et avoir ses raisons ne sont pas seulement des expressions que nous regroupons arbitrairement, mais sont reliées par une unité essentielle qui définit ce qu'est la raison. Le réalisme soutient qu'il existe une structure réelle derrière les concepts que nous utilisons, ce qui permet de donner un fondement à la connaissance et à l'usage des concepts philosophiques.
  3. La distinction philosophique entre un concept en intension et en extension permet d'approfondir cette réflexion sur la raison. En intension, le concept de raison désigne l’ensemble des propriétés qui définissent ce qu’est la raison : la capacité à juger correctement, à démontrer logiquement, à se modérer, etc. En extension, le concept de raison renvoie à tous les cas concrets qui relèvent de la raison : toutes les personnes qui ont eu raison, tous les actes rationnels, toutes les raisons d’être, etc. Le nominalisme tend à minimiser la portée intensionnelle du concept pour ne retenir que l’extension, c’est-à-dire la diversité des cas sans unité sous-jacente. En revanche, une approche réaliste du concept insisterait sur l’intension, c’est-à-dire sur l’idée qu'il existe une essence qui unit toutes les manifestations de la raison.
  4. Cette discussion montre l’importance de la notion de raison en philosophie et la difficulté de déterminer si les concepts que nous utilisons ont une réalité objective ou s'ils ne sont que des conventions de langage. Cette réflexion peut être l’occasion de montrer comment les concepts permettent de penser la diversité des phénomènes tout en leur donnant une unité. Un sujet de dissertation qui pourrait être traité à partir de cette leçon serait : "Les concepts ne sont-ils que des mots ?".

  1. Il y a plus de connexions neuronales dans un seul cerveau humain que d'étoiles dans notre galaxie.
  2. Chaque minute qui passe nous rapproche inexorablement de la mort, mais c'est aussi une minute gagnée pour donner un sens à notre existence.
  3. La justice, inventée pour protéger les plus faibles, finit souvent par servir les plus puissants.
  4. Si un robot peut simuler l'intelligence humaine, l'être humain ne pourrait-il être qu'une machine biologique plus complexe ?
  5. La science permet de mesurer l'infini, mais la philosophie seule tente de l'expliquer.
  6. En l'espace d'une journée, une personne prend en moyenne plus de décisions que nos ancêtres préhistoriques dans toute leur vie.
  7. La liberté d'expression est sacrée, sauf quand elle blesse celui qui l'exerce.
  8. La raison, qui nous éloigne de nos instincts, pourrait-elle aussi nous éloigner de notre véritable humanité ?
  9. L'humanité n'a jamais autant réfléchi au bonheur, et pourtant, elle n'a jamais été aussi déprimée.
  10. La mémoire est si fragile que nous pourrions oublier aujourd'hui les événements qui ont façonné l'histoire de demain.